# LE PICON
LE PICON
L'amer Picon
Le Picon nous renvoie à une page coloniale de la France, celle où l'Algérie était intégrée au territoire national, et où les soldats mourraient de dysentrie et d'eau contaminée.
Dans le désert saharien, la soif est une contrainte perpétuelle, d'autant que les eaux sont très souvent impropres et tuent les hommes en transportant de nombreuses maladies.
Envoyé en Algérie au début des années 1830, Gaétan PICON découvre la paludisme et les fièvres qui rongent de nombreux soldats. Lui aussi attrape la maladie et tente alors de faire infuser quelques plantes pour en guérir. Né à Gênes en 1809, à l'époque sous domination de Napoléon 1er, il émigre à Marseille en 1815 lors de la chute de l'Empire. Il se forme au métier de distillateur et travaille à Aix, puis à Marseille, d'où il rejoint l'Algérie. Il se souvient que pour affronter le paludisme, certaines recettes de grand-mères prévoyaient une infusion d'oranges et de quinine. Il tente l'expérience pour lui-même en faisant infuser dans de l'alcool, des oranges fraiches et séchées, et de la quinine. Le résultat est concluant puisqu'il arrive à en guérir.
La nouvelle se répand dans le cercle français, si bien qu'on lui demande de produire cette boisson digestive en plus grande quantité. Gaétan PICON s'exécute et crée cette nouvelle boisson que l'on consomme mélée à de l'eau.
Titrant à 21°, elle détruit les germes, elle facilite la digestion et elle étanche les soifs. PICON commercialise son digestif sous le nom de "amer africain" à partir de 1837. La marque est créée et se répand au delà de l'Algérie.
C'est en 1862 que la marque connait un succès majeur. Londres organise une exposition universelle où de nombreux produits alimentaires sont testés et primés. Le gouvernement impérial encourage les industriels et les producteurs français à y envoyer leurs produits. PICON refuse d'y faire concourir son amer. Face au refus, le sous-préfet décide d'y envoyer une caisse sans prévenir son inventeur. La boisson gagne une médaille de bronze.
suite dans le journal n° 46
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