# LE CLACQUESIN

Le Clacquesin est une liqueur élaborée vers 1860 par Paul Clacquesin, industriel et propriétaire d'une entreprise de distillerie fondée en 1775, rue du Dragon à Paris. La liqueur est produite dans ses usines de Malakoff.Le Clacquesin, très populaire au début du XXè siècle, est décrit comme une liqueur de goudron, ou goudron hygiénique, en référence à l'un de ses principaux constituants, le goudron de pins de Norvège.

HISTOIRE

Paul Clacquesin, pharmacien herboriste, reprend la fabrique de liqueurs de son beau-père vers 1860, et y élabore la liqueur de Clacquesin.

Le Clacquesin, médaillé à l'Exposition Universelle de 1900 à Paris, connait à cette occasion un succès croissant. A partir de 1903, la production, assurée jusque là rue du Dragon à Paris, est transportée dans une usine située à Malakoff. Cet apéritif est très apprécié pendant les années 1920 et 1930.

La femme de Paul Clacquesin, Pauline, engage une publicité intensive pour promouvoir le produit, qui est aussi qualifié de "goudron hygiénique". Des artistes d'envergure internationale, tels que Fernandel, Joséphine Baker, Maurice Chevalier, en vantent les vertus. Sa distribution est interdite par les Allemands dès le début de l'occupation. La production s'arrête en 1942, année du décès de Pauline, et peine à repartir ensuite.

Antonin Magne, vainqueur du Tour de France en 1931 et 1934, vantait les mérites du Clacquesin pour justifier sa réussite sportive.

L'usine de Malakoff cesse la fabrication en 1995, mais poursuit l'embouteillage deux mois par an. Le bâtiment est classé monument historique en 2002.

Le Clacquesin est ensuite élaboré à Provins en 2007, d'où sortent 50 000 bouteilles chaque année, distribuées surtout par des cavistes. La société est gérée par Yves Bataille, l'arrière-petit-fils de Paul Clacquesin.

FABRICATION

Le Clacquesin est élaboré à partir d'une infusion de résine de pins de Norvège dans l'alcool, avec une adjonction de sucre caramélisé et d'épices, dont la cannelle et les clous de girofle. Les variétés de plantes et le mode de distillation restent secrets. Les différents distillats de plantes obtenus sont assemblés, additionnés d'eau, de sucre, d'alcool et de caramel. La boisson, conditionnée en litre de verre de couleur vert foncé, titrant à 18%, ne subit aucun vieillissement avant sa commercialisation. Le Clacquesin se sert en apéritif, pur, bien frais, avec un zeste d'orange ou de citron. Il peut se décliner aussi à la bière ou au champagne. Il peut également faire office de digestif, voire de grog.

L'usine, chef d'oeuvre du patrimoine industriel, accueille les visiteurs qui découvrent sa cour pavée, sa cheminée de briques, et son architecture métallique de type Eiffel. Les alambics, les cuves à caramel et de stockage sont restés dans l'état. Depuis 1995, la production de Clacquesin se poursuit sur le site de Provins. 

Le Clacquesin : l'apéritif des années folles.

Au cours des années 30, le plus sain des apéritifs était aussi le plus consommé en France. Le Clacquesin, apéritif noir composé d'extrait de pins de Norvège et d'une trentaine d'épices, s'affichait en grand au quatre coins du pays.

Après un bain de 12 heures dans de l'alcool à 95°, les plantes naturelles, servant à la fabrication, sont distillées et mélangées à du sucre caramelisé qui lui donne son teint foncé. Liqueur à l'origine à 28°, a été transformée en apéritif à 18°. Pur, cet apéritif dégage un goût légèrement médicamenteux. Mais le Clacquesin n'est jamais aussi bon qu'en mélange, très frais, avec un zeste d'agrume, du tonic en été, ou du lait en hiver.

En cocktail, les combinaisons sont multiples. Le Clacquesin se boit avec des fruits de la passion, de la crème de mûre et du champagne, de la grenadine ou du lait de coco. 

suite de l'article et photos de mignonnettes dans le Journal n° 63